L'otarie à fourrure d'Amsterdam - Historique

 

Les premiers navigateurs, tel Valentyn en 1726, notent l'abondance d'otaries sur les côtes d'Amsterdam, et ce jusqu'à la fin du 18ème siècle. L'ensemble de la côte semble être entièrement couverte d'otaries, au point de gêner toute tentative de débarquement. En 1790, Cox débarque sur l'île et traverse des colonies à coups de gourdin. Cette abondance d'otaries sur les îles Amsterdam et Saint Paul intéresse les phoquiers dès le 18 ème siècle.

L'historique des opérations phoquières est faite par Roux (1986) qui en dresse un tableau non exhaustif.

" Les premières expéditions phoquières (Mercury et Noolka) touchèrent ces deux îles à la fin du 18ème siècle et furent très profitables. L'équipage du Mercury, par exemple, tua 1200 otaries en neuf jours à l'île Saint Paul, au début de juin 1789, ce qui est loin d'être la meilleure saison. Trois ans plus tard les deux navires phoquiers Alliance et Asia rencontrèrent en mars 1792 un chasseur qui avait récolté 15000 peaux.

Très vite ces expéditions se multiplièrent avec l'ouverture du marché chinois qui permettait d'écouler les fourrures récoltées en chemin. Au moins 8 navires phoquiers visitèrent les deux îles entre 1792 et 1796 et 22 navires ont été répertoriés entre 1789 et 1832, certains effectuant plusieurs voyages ou laissant des équipes à terre pour des périodes allant de quelques semaines à plusieurs années. En plus de ces expéditions phoquières, de nombreux navires baleiniers écumaient les eaux côtières de ces deux îles, alors très riches en grands cétacés. Ces baleiniers ont aussi participé activement à l'exploitation des pinnipèdes. "

Les effectifs d'otaries vivant sur l'île Amsterdam avant l'exploitation, prélevées durant les expéditions et survivant aux chasses ne sont pas précisément connus. Entre 1799 et 1835, plus de 150.000 peaux sont prélevées sur les seules îles d'Amsterdam et Saint Paul. Dès 1835, après moins de quarante ans de chasse, il n'y a plus une seule otarie sur Saint Paul, la plus visitée des deux îles par les chasseurs. Vers 1876-1880, l'exploitation est arrêtée sur Amsterdam, l'espèce n'étant plus commercialement rentable. L'otarie à fourrure d'Amsterdam est considérée éteinte.

Ce n'est qu'en 1956 que Paulian (1964) note 3 sites isolés sur la côte nord et ouest d'Amsterdam et estime alors la population totale à 2.300 individus. Depuis 1982, la population des îles Amsterdam et Saint Paul semble se maintenir à environ 50.000 individus, avec 11.000 naissances par an. Un programme de recherche est mené depuis 1994 par le Centre d'Etudes Biologiques de Chizé, du CNRS.


 

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